Le textile comme tissu social

Le textile comme tissu social

Personal artistic research to accompany my mémoire for my degree, Master 2 Arts Plastiques et création contemporaine, at Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, under the direction of Gwenola Wagon.

Research references: Asafo flags of Ghana, Friendship Quilts, Gee’s Bend quilts, Chilean Arpilleras, Louise Bourgeois’ textile artworks, Patsy Norvell’s Hair Quilts, the MLF and protest banners of the 70s, the use of fabric and trash in queer art.

Resumé du mémoire:

(FR) Les femmes ont employé depuis de longue date les textiles comme outil de communication et d’expression artistique. Née de leur cantonnement aux espaces domestiques, elles ont transformé les matériaux du quotidien en de belles créations émouvantes, qui attestent de leurs sentiments et de la place de la femme dans la société. Malgré un corpus collectif impressionnant d’œuvres existantes, la valeur expressive des œuvres en tissu n’ont guère été reconnues au haut niveau d’Art. Une ligne entre l’artisanal et l’artistique est tirée, laissant ses travaux, particulièrement ceux des femmes, sous-évalués. Bien que les pratiques de l’artisanat traditionnel peuvent être abordées de manière plus technique qu’artistique, elle ne s’y limite pas. Le curateur et critique d’art Nicolas Bourriaud s’exprime à ce sujet : « La forme de l’œuvre contemporaine s’étend au-delà de sa forme matérielle » (Esthétique Relationnelle). Le monde actuel, géré par des systèmes capitalistes et patriarcaux tellement insensibles, présente plein de violences contre les femmes. Malgré tout, les femmes ont trouvé du soulagement dans l’espace de leur création, souvent sous la forme du collectif, à l’intérieur duquel les textiles sont absolument centraux. Dans une perspective artistique et sociopolitique, comment s’inspirer des manières et des espaces que nos consœurs ont créé à travers l’histoire, afin d’imaginer d’autres réalités, autour desquelles la sensibilité, la sollicitude, et le partage seraient embrassées ?

(EN) Throughout history, women have utilized textiles as a communication tool, as well as an expressive art form. Born from their confinement to domestic spaces, they have managed to transform these everyday materials into beautiful and emotive creations that attest to their emotional experience and their placement within society. Despite such an impressive body of textile works in existence, the expressive value of these works continues to go unnoticed, and unrecognized as “Art.” A line between the artisanal and art is drawn, leaving such works, especially those made by women, undervalued. Although traditional artisanal practices can be employed in a more technical manner, they are not limited to this sphere, and have the ability to surpass their medium, into the artistic realm. The curator and art critic, Nicolas Bourriaud, expands on this idea in his book Esthétique Relationnelle : “The form of contemporary artwork goes beyond its material form.” Today’s world, overrun primarily by insensitive capitalist and patriarchal systems, inflicts much violence upon women. Despite all, women have managed to find solace within their creative spaces, often through the form of collectives, in which the textile is central. From an artistic and sociopolitical perspective, how can we find inspiration within the habits and spaces that our sisters have created throughout history, in order to imagine new realities, where sensitivity, care, and community is celebrated?